Abstract:
Une grande part de l’infection de l’appareil
locomoteur est représentée par l’infection de l’os
(ostéite) et des articulations (arthrite, ostéoarthrite).
Même si dans la majorité des cas il s’agit de la conséquence d’affections d’évolution parfois lente ou
torpide, leur prise en charge relève de l’urgence :
- urgence clinique, car elles peuvent s’inscrire
dans un contexte aigu voire vital
- urgence thérapeutique, car l’imagerie doit souvent guider le geste qui permettra de confirmer
le diagnostic et de soulager le patient.
Les ostéites et ostéomyélites sont habituellement hématogènes, en dehors d’une «porte
d’entrée» accidentelle (traumatisme) ou chirurgicale
(iatrogène). Les caractéristiques sémiologiques sont
rappelées dans cette présentation en insistant sur
les éléments distinctifs des lésions tumorales ou
pseudo tumorales.
Le recours aux techniques d’imagerie en coupes (scanner, IRM) est souhaitable à la fois pour le
diagnostic mais surtout pour apprécier l’extension
des lésions.
Les ostéoarthrites constituent une forme
d’ostéite étendue à l’espace articulaire. Leur pronostic peut être redoutable car les éléments constitutifs de l’articulation (cartilage hyalin, fibrocartilage,
synoviale) sont particulièrement vulnérables.
Les arthrites isolées proviennent de la pénétration accidentelle d’agents microbiens dans l’espace
articulaire. La clinique, indicatrice est bruyante ou
trompeuse masquée parfois par un terrain favorisant
(pathologie intriquée, diabète, neuropathie…).
Les moyens diagnostics passent par une reconnaissance rapide sur des arguments d’imagerie conventionnelle, radiologie standard, ou d’opportunité
à l’occasion d’autres explorations telle que le
scanner ou l’IRM. Il convient néanmoins de ne pas
méconnaitre les premiers signes: atteinte structurelle de l’os haversien, réaction périostée, ostéolyse
discrète. L’analyse des parties molles est essentielle.
L’indication à poursuivre par une imagerie en coupes, scanner ou IRM, est primordiale et le recours à
l’injection de produits de contraste iodé peut faciliter
grandement l’analyse des formations abcédées.
L’imagerie doit être également interventionnelle: confirmation diagnostique par ponction sous
contrôle radioscopique, ponction sous scanner. Le
recueil d’un liquide suspect, purulent ou hématique
est capital pour l’identification du germe. Les conditions de prélèvement et de transmission doivent
être prévues, protocolées et efficaces.
Enfin l’imagerie ne doit pas retarder la décision
thérapeutique.
En conclusion, la sémiologie d’imagerie doit être
raisonnée: radiologie conventionnelle, scanner avec
injection, IRM si possible même si habituellement
une bonne exploration scannographique suffit.
Le geste interventionnel (identification du
germe, drainage) d’une cavité ou articulation sous
tension est également important.